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Sécurité sociale : un déficit « hors-norme », mais surmontable

Santé

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Sécurité sociale : des comptes au plus bas, mais rien n’est perdu 

La Commission des comptes de la sécurité sociale indique que le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale serait de l’ordre de 34,8 milliards d’euros [Maj du 01/02/2022 : il s’agirait, en réalité, d’un déficit de l’ordre de 38,7 milliards en 2020]. Ces prévisions sont encore susceptibles de varier, nous l’espérons, dans le positif grâce à la reprise de l’activité. Par ailleurs, il est important de rappeler que ce déficit est essentiellement supporté par la branche maladie. Toutefois, en dépit de cette dégradation vertigineuse, certaines conclusions sont à noter.

Tout d’abord, la branche maladie a joué un rôle crucial dans la gestion de crise à travers tous les dispositifs qu’elle a financés. Cela, même si certains surcouts auraient pu être évités avec une plus grande préparation des pouvoirs publics à gérer ce type de crise. Aussi, nous savons désormais que la Sécurité sociale est l’instrument majeur des politiques de stabilisation macroéconomique. Bien que ses recettes aient été très affectées, la Sécurité sociale a préservé les ressources des français et a aussi permis la reprise économique que nous connaissons à présent. Nous remercions d’ailleurs l’ensemble des personnels, qui y ont pris part. Aujourd’hui, le desserrement de l’étau sanitaire nous permet d’envisager les grands chantiers de la Sécurité sociale pour la prochaine décennie. Bien entendu, ces grands chantiers ne peuvent s’envisager sans redressement des comptes et, notamment, de la branche Maladie. Une régulation par la seule dépense ne permettra pas le retour à l’équilibre. Pire, elle serait mortifère dans un contexte de vieillissement démographique et de fortes attentes des acteurs de la santé.

Nos préconisations

La CFTC n’exclut pas la question du prélèvement social dans le retour à la trajectoire : TVA comportementale, remise en cause de certaines exonérations qui sont autant de niches sociales, etc. Également, de nouveaux gisements d’économies et d’innovation existent du côté de l’apport du numérique dans le domaine de la santé, de la prévention de la désinsertion professionnelle et de l’amélioration de l’emploi des seniors. Nous devons continuer à faire évoluer la Sécurité sociale pour l’adapter aux besoins et aux attentes. La branche autonomie est déjà en déficit alors qu’elle va devoir financer la plus grande transition démographique jamais connue. Il y a urgence à poursuivre le Ségur sur la revalorisation des métiers du grand âge.

Aucune urgence budgétaire ne commande de réforme paramétrique de très court terme, que ce soit dans le domaine de la retraite, de la santé ou de la politique familiale. Nous devons retrouver l’inventivité de 1945 et retrouver collectivement notre capacité à mener de véritables réformes systémiques à même d’assurer la soutenabilité du modèle et son élargissement aux nouveaux risques, émanant, par exemple, des questions liées à la jeunesse et aux aidants.

Crédit photo : Pexels

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